Publié dans Dossiers police scientifique

Dossier n° 6 : Comment travaillent les experts en balistique.

Comment ça se passe dans les coulisses des experts en balistique? Une enquête que nous avons menée Néville et moi…Suivez le guide !

1) Collecter les indices:

Un homme vient d’être retrouvé dans sa voiture, mort d’une rasade de plomb. Aussitôt, les enquêteurs font appel aux experts en balistique, spécialité qui exige d’être fin connaisseur en armes à feu mais également physicien, un peu chimiste…

balises

La première tache consiste à collecter les armes ( ou fragments d’arme), ainsi que les projectiles, ou ce qui en reste, sur les lieux du crime, y compris les « étuis », ces cylindres de laiton ou de cuivre qui contiennent la poudre propulsive et qui, une fois le coup tiré, sont éjectés par les armes automatiques. On parle de douille pour les armes de plus gros calibre, comme les fusils de chasse.

Les experts n’hésitent pas à utiliser un détecteur de métaux, très précieux pour retrouver une balle enfouie dans la terre ou éclatée en morceaux. Et ce trou dans un tronc d’arbre, est-il le résultat d’un tir? Le seul moyen de le savoir est de procéder à un test de détection chimique BTK qui, en se colorant, réagit aux traces de plomb ou de cuivre qu’un projectile ne manque jamais de laisser sur une paroi, même s’il se contente de ricocher.

Tous les indices balistiques sont numérotés, leur position consignée par des photos et des croquis.Puis ils sont enfermés dans des boîtes scellées et envoyés au labo.

2) Reconstituer les trajectoires:

Où était placé le tireur lorsqu’il a fait feu? Était-il seul? S’est-il déplacé? => Autant de questions dont les réponses permettront de reconstituer le fil des événements, ce qui peut s’avérer une aide précieuse, surtout quand l’enquête piétine.

trajectoires

Principe de base de la balistique: en sortant du canon, un projectile décrit une ligne droite durant la majeure partie de sa course. A partir des balles retrouvées dans la carrosserie de la voiture du mort, dans les sièges, voire à l’extérieur du véhicule ( murs, route, etc…), mais aussi des trous laissés dans le métal, le verre et le corps de la victime, il est possible de reconstituer les trajectoires possibles.

Comment? En tendant des baguettes et des fils et en mesurant à la main. Puis l’expert prend toute une série de photos avec un objectif sphérique qui, passées à la moulinette d’un logiciel tel que « Panotour », permet de construire des images panoramiques de la scène du crime. SI besoin est, et si les techniciens disposent de plus de temps, ils peuvent avoir recours à un laser 3D afin de créer une scène virtuelle dans laquelle ils pourront naviguer à volonté.

3) Regarder de près:

De retour au labo, le balisticien retrouve sa « collection » glanée sur place, sauf les objets requis pour d’autres examens jugés prioritaires, comme la recherche d’ADN ou d’empreintes digitales. Cette fois, il dispose de plus de temps.

Dans un premier temps, chaque pièce est à nouveau photographiée. Les étuis sont mesurés et pesés; les balles également et leur composition étudiée de près. Ensuite, grâce au macroscope, un appareil qui permet d’obtenir des images nettes et précises même à faible grossissement, les traces laissées sur les projectiles vont être scrutées de minutieusement, scannées puis rentrées dans un fichier informatique commun aux différentes forces de police.regarder-de-pres

Il s’agit de savoir si les armes et les projectiles retrouvés sur place sont bien responsables du crime en question, mais aussi d’établir des liens éventuels avec d’autres affaires. La nature des munitions peut donner des débuts de piste aux enquêteurs: un 7,62 mm indique une arme de guerre d’accès plus restreint qu’un 22 long rifle, calibre très courant.

4) Tester l’arme suspecte:

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Après que l’arme retrouvée sur le lieu d’un crime ait été examinée minutieusement, il faut la tester, c’est-à-dire vérifier si elle a été modifiée après sa fabrication, mesurer la pression nécessaire sur la queue de détente pour faire feu et tester si un choc accidentel ne provoque pas le départ du coup => Direction stand de tir où le balisticien procède autant de fois qu’il le faut à des tirs de fonctionnement ( au coup par coup, en rafales, etc…) afin de s’assurer que l’arme est en état de marche. Il procède également à des tirs de comparaison afin de récupérer une balle intacte ainsi qu’un étui ou une douille.

Deux dispositifs peuvent servie à cet effet: une cuve remplie d’eau dont la densité va progressivement freiner le projectile; un tunnel de tir monté sur pendule et rempli de coton pour absorber l’énergie du tir.

5) Comparer:

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?

A l’aide d’un double macroscope, il reste à comparer les étuis retrouvés au pied de la voiture et ceux de l’arme suspecte testée en tunnel de tir. Quand c’est possible, on procède de même avec les balles. Les deux images sont juxtaposées sur un écran afin que le balisticien examine l’ensemble des marques: celles de la culasse, du percuteur, les rayures du canon ( nombre, orientation, largeur). Certaines sont caractéristiques du modèle de pistolet mais d’autres sont de véritables signatures car elles sont uniques et proviennent d’un défaut apparu avec l’usure.balistique-1

Tout correspond? L’expert n’a plus qu’à rédiger son rapport afin de certifier que c’est bien l’arme retrouvée qui est à l’origine du crime sur lequel on enquête. Si aucune arme n’a été retrouvée, il se contentera d’indiquer quels sont les modèles potentiels à rechercher. Il lui est impossible d’en dire plus.

 

 

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