Publié dans Passion thriller, suspense

Passion thriller: Viens mourir avec moi, Karen Sander.

L’auteur:

Karen Sander est une romancière allemande. Avant de se consacrer entièrement à

karen sanderl’écriture, elle a travaillé comme traductrice et a enseigné à l’université pendant de nombreuses années. Sa thèse de doctorat portait sur l’auteur britannique Val McDermid.

Le roman:

Viens avec moiSchwesterein, Komm Stirb mit mir en version originale parue en 2013 en Allemagne, a été publié en 2017 par les éditions Albin Michel (que je remercie chaleureusement pour ce SP ). Il est le premier tome de la série mettant en scène le commissaire Georg Stadler et le profiler Liz Montario. Il a remporté en Allemagne un immense succès.

 

Le roman est construit selon deux axes: l’affaire sur laquelle enquête le commissaire Georg Stadler; les événements survenus seize ans plus tôt, en 1996, dans un pénitencier pour mineurs, événements évoqués à travers les coupures de journaux de l’époque apportant un éclairage particulier, même si cet éclairage ne devient limpide qu’au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue.

L’intrigue:

L’avocate Leonore Talmeier est retrouvée sauvagement assassinée dans son appartement de Dusserdorf, avec une minuscule poupée laissée dans son ventre par le meurtrier. Est-ce un message à déchiffrer? Ce crime rappelle curieusement au commissaire Stadler un autre crime perpétré quelques semaines plus tôt: même modus operandi, au moins deux points communs…Persuadé que les deux crimes sont liés, mais ne pouvant le prouver, il fait appel à la profileuse Liz Montario afin qu’elle établisse un profil du meurtrier présumé.

Pourtant, la situation de la jeune femme est loin d’être sereine: depuis quelques mois, elle reçoit d’inquiétantes lettres anonymes: « C’est toi qui dois me trouver, et toi seule. Personne d’autre. Alors ne songe pas à demander de l’aide une deuxième fois. » (Page 79) et est la cible de menaces émanant d’une personne qui semble en savoir beaucoup sur sa vie privée. => Qui peut bien lui écrire ces messages sibyllins? Le meurtrier sur lequel elle enquête? Si oui, dans quel but?

Pourtant, lorsque sa meilleure amie est retrouvée assassinée selon le même schéma que les précédentes victimes de cette affaire complexe, Liz, malgré les doutes qui l’assaillent, est obligée de prendre en considération l’hypothèse selon laquelle celui qui la harcèle et le meurtrier recherché ne sont qu’une seule et même personne.

 

Les personnages:

  • Georg Stadler: commissaire; célibataire, enchaîne les relations sans lendemain; aime son indépendance; pratique régulièrement du sport; aime beaucoup son métier sauf quand on ne le laisse pas enquêter à sa manière; plutôt bel homme, bien conservé pour son âge, arrogant.
  • Linda Franke: appartient aux services de la police scientifique de Dusseldorf; cheveux blonds coiffés en queue de cheval.
  • Leonore Talmeier: première victime; avocate appréciée dans son travail; mariée, sans enfants; femme cultivée, élégante; née le 25 mars 1971 sous l’identité de Franz Talmeier.
  • Liz Montario: profileuse reconnue, psychologue spécialiste des psychopathes, chargée de cours à l’université; environ trente ans; longs cheveux roux et bouclés, yeux verts brillants, fines rides autour de ses yeux; apparence fragile et vulnérable.
  • Ruben Keller: assistant de Liz à l’institut où elle donne des cours; grand gars un peu gauche, cheveux en bataille, lunettes cerclées de noir.
  • Birgit Clarenberg: inspectrice dans le service de Stadler; yeux trop rapprochés, figure ronde, cheveux d’une couleur indéfinissable pendouillant mollement; forme avec le commissaire un tandem bien rôdé.
  • Oswald Kramer: mari de la première victime; archéologue; très grand, blond, le teint hâlé.thriller
  • Manuel Gersmann: seconde victime; travesti.
  • Carolina Westlake: petite amie de Ruben.
  • Jan Schneider: environ 35 ans; a séjourné dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Siegburg; criminel très dangereux.
  • Deborah: amie de Liz; célibataire; femme extravertie, bruyante, sans état d’âme; boit beaucoup, fume autant, multiplie les aventures amoureuses; coach en développement personnel; droite et franche.
  • Tanja Matzurka: cheveux châtain mi-longs; 36 ans; transsexuel; travaille dans une société de courtage en immobilier, célibataire.
  • Lieutenant Schenk: à peine trente ans; très blond, cheveux courts, visage déterminé; travaille au service des personnes disparues.
  • Siegfried Sobotta: patron de la 11e brigade de police.
  • Miguel Rodriguez: policier dans le service du commissaire Stadler; d’origine espagnole; mince.
  • Jurgen: policier à la police scientifique; petites rides autour des yeux, moustache en bataille.
  • Jonathan Grothe: obstétricien à l’hôpital Evangélique; homme obèse, longs cheveux châtains bouclés; vêtu d’un pantalon de jogging vert foncé et d’un t-shirt orange; fort complexe d’infériorité; fanatique religieux; suspect.
  • Commissaire Heinz Notebull: enquête sur le cambriolage survenu dans la maison des parents de Liz.
  • Commissaire Jens Degenhard: police de Hanovre; costaud, barbe grise entretenue avec soin.
  • Dieter Rossberg: administrateur des biens de Jan Schneider; grand et mince.

 

Les lieux:

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Dusseldorf

L’essentiel de l’enquête se déroule dans la ville de Dusseldorf qui, comme toutes les grandes villes, offre des vues contrastées en fonction des quartiers: les maisons ultra chics de la Hinbenburgstrasse et les murs couverts de graffitis de la tour où habite un témoin, quartier pauvre où « des détritus s’accumulaient dans les buissons sans feuilles le long des fenêtres, un caddie abandonné gisait dans un bac à sable désert. » (Page 300).

Les lieux du roman sont sommairement décrits, sauf les scènes de crime qui bénéficient de plus amples détails, sans que l’on puisse toutefois se faire une idée générale et complète. Ce parti-pris de l’auteur donne une certaine profondeur et un rythme romanesque qui monte crescendo jusqu’au dénouement final, maintenant ainsi une tension dramatique qui met les nerfs du lecteur à rude épreuve.

Mon avis:

Durant les premiers chapitres, je reconnais avoir éprouvé quelques difficultés à entrer dans l’histoire, notamment à cause de certains dialogues un peu maladroits; également à cause du personnage du commissaire Stadler qui, en bellâtre sur le retour, me semblait caricatural et peu intéressant. Pourtant, peu à peu, je me suis glissée dans cette intrigue captivante et bien construite.

suspenseUn des éléments les plus réussis du roman est le suspense entretenu à plusieurs niveaux. Tout, d’abord avec le mystère qui plane autour de Liz Montario, la profileuse: « S’il était réellement tombé sur sa photo par hasard et l’avait aussitôt reconnue, d’autres le pouvaient aussi, à tout moment. Quelle horreur. Elle qui se croyait en sécurité. Qui pensait que suffisamment d’années s’étaient écoulées. » (Page 76). Ensuite, le titre: « Viens mourir avec moi » dont l’auteur ne donne la clef qu’à la fin, obligeant le lecteur à parcourir les pages avec bien tapie au fond de son esprit cette petite question: pour quelle raison le roman s’intitule-t-il ainsi?

J’ai également beaucoup apprécié les passages concernant le profilage, une des parties les plus intéressantes du roman grâce à une documentation précise: à travers les explications qu’elle délivre au commissaire, le lecteur pénètre dans un monde très particulier, celui de la psychologie d’un tueur en série. Comment et pourquoi un être humain peut-il dérailler à un moment de sa vie jusqu’à commettre des actes irréparables, souvent empreints d’une barbarie sauvage? Je trouve fascinant de remonter les fils de son existence, de ses actes et de ses messages afin de décrypter et de comprendre le mécanisme psychologique qui le fait penser et agir: « Les serial killers sont fondamentalement des solitaires. Ne serait-ce que parce que chacun a ses fantasmes

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Dusseldorf

personnels, un scénario précis auquel ses crimes doivent obéir. » (Page 69)… »Un profil de meurtrier est censé décrire un inconnu sur la base des données de la scène de crime. Dans ce travail, les impressions suscitées par un suspect n’ont absolument par leur place, elles ne peuvent que fausser le portrait. » (Page 186).

Citation:

« Les victimes nous donnent des indications sur la personnalité du meurtrier » (Page 67).

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