Un commissaire un peu désabusé, un bon gros chien à la recherche d’un nouveau maître, une tempête de neige et une vieille affaire refaisant surface = un bon polar bien ficelé.
L’auteur:
Gilles Calamand, après avoir exercé une vie professionnelle bien remplie dans le domaine de l’Education Nationale et de l’Administration, vit une retraite très active à Chalençon, dans le département de la Haute-Loire: animateur-radio, conférencier, écrivain fécond, auteur de romans policiers, de romans historiques, de romans de terroir, de livres jeunesse, de contes et de nouvelles, il n’a pas le temps de s’ennuyer!!
Le roman:
Le chagrin de Balto a été publié en 2018 par les éditions De Borée. Le style est fluide et agréable à lire. Les passages en italique restituent les pensées de Balto, chien de la victime, qui promène son regard placide et bienveillant sur les monde des hommes, pourvu qu’on lui assure le couvert et un gîte confortable.
Le prologue constitue une présentation du commissaire Loubet, responsable de l’enquête. On y apprend ainsi qu’il est père d’un garçon adoptif après avoir perdu le sien; qu’il est passionné de littérature, de musique et de peinture. Je vous laisse le plaisir de découvrir la suite…
L’intrigue:
Georges Danton, juge à la retraite, est retrouvé mort chez lui, dans sa chambre, par Balto, son chien, assis sur une chaise les chevilles et les poignets entravés, sa tête posée par terre, les yeux tournés vers le plafond. Les analyses révèlent que la décapitation a eu lieu environ deux heures après sa mort. Dans ce cas, s’agit-il d’un meurtre ou d’une profanation?
En examinant de près la mise en scène autour du cadavre, le commissaire Loubet se demande s’il ne faudrait pas rechercher le mobile dans une ancienne affaire de justice dans laquelle le juge aurait joué un rôle. Quelques semaines avant sa mort, le juge avait reçu une lettre anonyme dans laquelle l’auteur faisait allusion à la disparition non élucidée du jeune Stéphane, survenue quarante années plus tôt.
Il semble que le juge pensait que cette affaire devait être réexaminée. Le commissaire Loubet décide alors de s’occuper des deux enquêtes, sans penser un seul instant que de vieux fantômes du passé vont resurgir apportant enfin une réponse à une mystérieuse affaire classée.
Les personnages:
- Emile Loubet: commissaire de police surnommé « le président » en raison de son patronyme.
- Balto: chien du juge.
- Commandant Sandrine Martineau: adjointe de Loubet.
- Georges Danton: juge à la retraite, né en 1945 à Confolens en Charente, fils d’artisans laïcs sans affinités politiques connues; veuf, un fils.
- Commissaire Murat: commissaire de La Rochelle.
- Pierre Gardinier: vieillard vigoureux de soixante-dix-huit ans, père de Bruno et du jeune Stéphane disparu quarante ans plus tôt.
- Bruno Gardinier: ancien légionnaire; frère de Stéphane.
- Frédéric Dufour: copain de Stéphane; professeur au conservatoire.
En conclusion:

Le chagrin de Balto, roman policier de construction classique, se lit d’une traite avec beaucoup de plaisir: meurtre en apparence sans mobile; disparition mystérieuse jamais élucidée; rebondissements; enquête menée d’une manière peu conventionnelle…et beaucoup d’humour, notamment dans les patronymes des personnages: « -Commissaire! On a tué Georges Danton, on lui a coupé la tête! -Ce n’est pas un scoop. Ça s’est passé le 5 avril 1794. Je pense qu’il y a prescription d’autant que les assassins ont été guillotinés trois mois après. »(Page 16)… »Bientôt, après la musique d’attente, non dénuée d’humour puisque le chanteur Marc Ogeret chantait « Merde à Vauban », chanson anarchiste contre les prisons, la voix du procureur Gibert retentit dans le combiné. » (Page 37)
Le +: les apartés de Balto qui émaillent le récit de ses pensées et de ses réflexions à propos de ce qui l’entoure, des événements et des personnes qui évoluent autour de lui; on apprécie son regard bienveillant, dénué de méchanceté et des sentiments négatifs qui animent les humains: « Bien sûr que je comprends, pour qui ils me prennent! pensa Balto. Je crois que c’est un bon endroit, ici, un peu petit, mais bon, ils ont dit qu’ils allaient me « sortir ». Ce sera toujours ça. » (Page 87)… »Il y a vraiment des moments où j’aimerais pouvoir parler. Bon, le méchant sentait le poisson, mais encore plus la trouille! Surtout, c’est lui qui a écrit le papier. Même odeur de poisson, mais pas de trouille! « (Page 126). =>Je ne sais pas vous, mais moi il me fait penser à Dagobert, le chien du Club des Cinq !!
Citations:
« Demain est le jour le plus chargé de l’année » (Proverbe espagnol).
« En tout cas, c’est bien mieux que de dire »on verra ». Parce que quand un adulte dit « on verra », en général on ne voit rien du tout. « On verra » est un « non » qui s’ignore. » (Page 74).
« Tu vois, ici ce ne sont pas des serveuses pressées qui te servent en mâchant un chewing-gum avec un œil sur le portable, quand ce n’est pas l’oreille. Il n’y a plus de respect du client, désormais, plus de respect de qui que ce soit. » (Page 173).
Donner le point de vue du chien, c’est une bonne idée!
J’aimeAimé par 1 personne
Oui et assez drôle, il est bien sympathique ce chien
J’aimeJ’aime