Publié dans éditions De Borée, Passion polar français

Passion polar français: L’Insigne du Boiteux, Thierry Berlanda.

Thierry Berlanda, auteur aux multiples talents, vous propose ici un polar nerveux, qui se lit en une soirée tant la tension dramatique vous prend aux tripes.

L’auteur:

Thierry Berlanda est né à Paris où il vit toujours, entouré de sa famille, de ses amis et de Thierry Berlandases livres. Son appartement se situe tout en haut d’un immeuble d’où il voit la Tour Eiffel, la tour Montparnasse et le Sacré-Cœur. Depuis de nombreuses années, il écrit en moyenne un roman par an dont il ne fait publier que les meilleurs. Il est ainsi l’auteur de Tempête sur Nogalès, L’insigne du Boiteux, La fureur du Prince, La nuit du sacre, L’orme aux loups.

Le roman:

L’insigne du boiteux a été publié par les éditions De Borée en 2019. Thierry Berlanda développe dans ce roman son style vif, plein de panaches, dont les mots s’enchaînent à un rythme soutenu: « Au milieu de la nuit, alors qu’elle examine les reproductions des parures de la cour des rois afghans du XIIIe siècle, le téléphone vrombit entre les pièces de l’échiquier en palissandre doré où elle l’avait posé machinalement avant de se mettre au travail. » (Page 76), utilisant un vocabulaire hybride, jouant avec bonheur avec les téléchargementmots: « Après une courte déambulation, le Prince s’est immobilisé. En quelques minutes, il s’est transformé en une grosse gargouille qu’un architecte donnant dans le biomorphisme sardonique aurait accrochée au parapet du parking souterrain de la rue Boucher. » (Page 11)

Humour: la petite touche de l’auteur, un humour parfois décalé, jamais méchant, juste pour détendre l’atmosphère et, de temps en temps, tirer de ses lecteurs un petit sourire, au plus fort de scènes d’action trépidantes: « Arrive un grand et gros type, cheveu rare et gras. Il porte un imperméable doublé qui doit lui servir aussi de pyjama. » (Pages 18-19)… »Dix minutes après, Falier et Simonet pilent devant l’immeuble de Jeanne. Une ambulance y est déjà stationnée. Les deux gras du bide se jettent dans l’escalier en soufflant comme des cachalots. » (Page 120)… »Quand il entend se refermer la porte d’entrée sur Jeanne, il va à son piano et joue une musique proche du bruit que feraient des bonbonnes de verre tombant du deuxième étage. » (Page 216)… »Eh oui. Le vrai, l’intégral, le démoulé sans bavure du moule à cons. L’archétype. Je vous souhaite du plaisir. » (Page 241).

L’intrigue:

Les Revermont sont retrouvés morts dans leur maison, lui tué d’une balle dans la tête, elle découpée selon une mise en scène pour le moins macabre, avec pour témoin l’enfant de sept ans du couple.

Suite au meurtre du couple Revermont, apparemment le deuxième commis par le même tueur, Bareuil fait appel à son ancienne étudiante, Jeanne, en tant qu’experte en rituels, afin qu’elle identifie l’origine d’un objet que l’assassin a laissé sur place. Etant la seule piste dont la police dispose pour identifier le meurtrier, Jeanne emporte l’objet chez elle afin de l’étudier plus attentivement.

Pendant ce temps, le commandant Falier, chargé de l’enquête se débat dans un bourbier inimaginable: « Je suis celui qui doit tout prévoir, tout savoir, tout parer. J’ai déjà sept morts sur les bras et un gosse qui ne vaut guère mieux au fond d’un service psy qui n’a jamais vu un cas pareil, avec en plus un divisionnaire qui me traite quasiment de bon à rien toutes les heures au téléphone, un juge qui me regarde avec un air de dire « mon pauvre vieux, vous n’êtes pas dans un Maigret, là » et ma bobine en long et en large dans les journaux, du matin au soir, avec mention « inapte » ou quelque chose dans le goût punaisé sur le front. » (Page 95).

Malgré qu’elle soit sous la surveillance de la police, la jeune historienne a peur. Qui est l’homme qui lui téléphone et lui envoie des messages? Comment sait-il qu’elle coopère avec la police alors que l’information n’a pas été transmise à la presse? Y aurait-il une taupe parmi les enquêteurs? Serait-elle la prochaine victime?

Les personnages:

  • Bareuil: ancien professeur d’histoire médiévale de Jeanne; auxiliaire de police en tant qu’historien spécialiste des rites.
  • Jeanne Lumet: professeur d’histoire médiévale, chargée de cours à l’université de la Sorbonne; la trentaine, mère d’un petit garçon; méthodique, opiniâtre, sale caractère.
  • Falier: commandant chargé de l’enquête; trente ans de carrière; célibataire.
  • Simonet: adjoint de Falier.
  • Bernardin: médecin légiste.
  • Paul: ex-compagnon de Jeanne.

En conclusion:

Thierry Berlanda nous offre ici un roman policier nerveux, au rythme endiablé, qui nous plonge dans un suspense haletant à coups de scènes d’action bien ficelées, de personnages bien campées et d’une mise en scène soignée. A dévorer au coin du feu un dimanche pluvieux ou sur votre terrasse un jour de grand soleil, peu importe, mais à dévorer indéniablement!!

Citations:

« Elle ne répond pas, les yeux agrandis par une terreur soudaine. Un battement de cils plus tard, tout son corps semble congelé depuis des millénaires, absolument immobile, sauf la main qui tient la lettre, et qui s’agite comme si elle voulait se détacher du poignet. » (Page 58).

« Dans le monde d’aujourd’hui, vous avez perdu vos références. Trop tordu, trop insensé…Vous, sous vos airs de brute, vous êtes un flic à l’ancienne, comme on les aimait, idéaliste et franc du collier. » (Page 115).

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