Premier coup de cœur de l’année: je voudrais vous présenter Richard Betsch, un auteur de fantasy prometteur et talentueux, dont nous entendrons parler dans les années à venir…
L’auteur:
Richard Betsch vit actuellement dans la Nièvre près de Nevers.
Après avoir écrit pendant des années des scénarios de jeux de rôles et des chansons, il s’est lancé dans l’écriture de romans au début de années 2000. Son domaine de prédilection : la Fantasy.
Il aime créer des mondes peuplés de personnages mythiques souvent décalés et farfelus. Au travers de ses histoires où se mêlent aventures, quêtes et périples, il se permet de passer des messages de tolérances, d’amitié, d’acceptation de la différence et, pourquoi pas, d’amour.
Richard est aussi musicien et a joué dans divers groupe de rock, punk, ska ou reggae. Cette autre passion lui permet de varier sa soif d’écriture et de création.
Le roman:
La Légende de Mygnopale a été publié en mai 2022 par les Editions de la Grande Vague. Le style est agréable, fluide, dynamique: « Les jumeaux descendirent la vallée prudemment, leur inquiétude pour leurs parents n’altérait pas leur sagesse. Les chemins de montagne pouvaient être dangereux et imprévisibles, bien qu’ils les connaissaient parfaitement, ils savaient que les humeurs de la montagne pouvaient les agrémenter de toutes sortes d’obstacles et de pièges. » (Page 183)… »Une heure plus tard, toujours assise, appuyée sur le rebord du bac à voile, elle s’endormit à son tour. La nuit était calme, une demi-lune éclairait faiblement le ciel. Plus haut encore, Mygnopale, la constellation des dragons, scintillait comme pour protéger le sommeil de ses enfants. » (Page 199).
Thèmes: solidarité, combat pour la justice, amour., respect de la nature et de la vie en général.
L’intrigue:
Pendant sept années, Dharc et Stël, qui ont grandi ensemble, ont préparé leur fuite, afin d’échapper à Viahm aux mains d’ogre, à sa folie, à sa croyance en la prophétie du dragon de feu, dont Stël est l’élément clé. Le jour venu, ils s’enfuient main dans la main, sans se retourner. Sans se douter des innombrables obstacles qu’ils devront surmonter, des dangers qu’ils devront affronter.
Ils décident de s’exiler dans un endroit secret et préservé, pourquoi pas dans la forêt de la fraîche eau, une forêt oubliée qui, l’espèrent-ils, saura les accueillir avec bienveillance? Mais sur leur route ils se retrouvent aux prises avec les trois sorciers fondateurs de la cité de Syrhune la Magnifique qu’ils maintiennent dans la paix grâce à leur magie acquise après avoir trouvé un caillou noir et brillant tombé du ciel.
Le problème est que le caillou leur a été dérobé par leur frère, le quatrième sorcier. Désireux de le récupérer, les trois sorciers envoient Dharc le récupérer en les propulsant dans les sous-bois de l’ancien monde grâce à une passerelle magique. Stël et Cato le suivent in extremis. La rencontre des trois amis avec une demi-elfe va changer les cours de leur mission.
Pour le meilleur ou pour le pire??
En conclusion:
Comme le savent ceux qui me suivent régulièrement, la fantasy ne fait pas partie de mes genres de prédilection. Mais il faut parfois oser sortir de sa zone de confort et partir sur les chemins à la découverte de nouveaux horizons. Et je dois avouer que je suis pas déçue de mon voyage.
La Légende de Mygnopale est un petit bijou habilement déposé par l’auteur dans un écrin précieux: une écriture ronde et fluide; des personnages attachants et complexes, loin des stéréotypes habituels du genre; les lieux de l’histoire, bien plus que des décors, finement dessinés; une intrigue à double niveau, certes complexe, mais agréable à suivre.
Avec La Légende de Mygnopale, vous aurez plaisir à vous immerger dans un monde où se côtoient aventures, rebondissements, amour et amitié, mais également roublardise, méchanceté et trahisons…A l’image de notre monde mais avec la touche d’espoir et d’optimisme qui caractérise les récits de Richard Betsch. Dès que vous ouvrirez la première page, à aucun moment vous ne vous ennuierez. Et, comme par magie, vous atteindrez le dernier mot sans même vous en rendre compte, avec une seule envie: continuer l’aventure encore et encore…
Citations:
« Dans son semi sommeil, Stël recherchait dans les profondeurs de sa mémoire quelle pouvait être la raison de sa douleur. Elle ne se rappelait pas. Elle voulut se concentrer mais un bruit la dérangeait. C’était comme une sorte de raclement, peut-être une épée que l’on frottait contre l’écorce d’un arbre. Plus loin encore, mais de plus en plus distinctement, des chants d’oiseaux l’apaisaient. »(Page 57).
« De ce côté des sous-bois, la végétation était très dense. Saïl était souvent obligé de dégager la multitude de buissons et de ronces à l’aide de sa massue. Le colosse agissait malgré tout avec prudence et une certaine forme de respect envers la nature. Dharc le suivait en souriant. L’homme-ours le fascinait tant par sa corpulence que par son état d’esprit. Parfois il maintenait une grosse branche épineuse jusqu’à ce que ses compagnons aient franchi l’obstacle en veillant bien à ne pas l’abîmer puis il reprenait son rôle d’éclaireur. » (Page 81)
« Louka sombrait dans une folie que seul un profond désespoir pouvait engendrer, tant et si bien qu’il finit par s’évanouir. Dans son sommeil tourmenté, il voyait sa jumelle, la moitié de son âme, courir parmi les hautes herbes de leurs montagnes en été. Elle riait et riait encore. Il voulait la rejoindre mais il était lié, il voulait l’appeler mais il était bâillonné. De vives douleurs l’assaillirent dans son cauchemar. Il s’éveilla en sueur, grelottant, les membres engourdis, le corps brisé. La nuit était fraîche. » (Page 218)