Une randonnée qui vire au cauchemar dans les décors grandioses de l’un des plus beaux parcs naturels suédois…
L’auteur:
Né en 1968, Ulf Kvensler, est un acteur, scénariste et réalisateur suédois. Il est le créateur et l’auteur principal de plusieurs séries à succès en Suède (The Restaurant, Solsidan, Molanders).
Sarek est son premier roman.
Le roman:
Sarek, Sarek dans la version originale, a été publié en 2023 par les éditions La Martinière. Le style sobre ne s’encombre pas de mots superflus. Le récit se déroule lentement, imprimant un rythme languide fait de nombreux détails, de flash-backs.
Construction: nombreux allers-retours entre les interrogatoires des deux survivantes qui ont lieu du 16 au 20 septembre 2019, et les événements tragiques survenus quelques jours plus tôt, entrecoupés de divers flash-back revenant sur une partie de l’histoire personnelle des protagonistes, révélant peu à peu des détails permettant de comprendre leur personnalité et les interactions qui les unissent.
Fil rouge: les précautions à prendre lors de randonnées dans le milieu hostile de montagne.
L’intrigue:
Anna, Milena et Henrik, amis depuis l’université, ont depuis longtemps pour habitude de partir randonner chaque année, en été, dans le nord de la Suède. C’est pour eux l’occasion de couper avec le monde civilisé, de se ressourcer et de tester leurs limites. Lorsque Milena convie son petit ami Jacob à se joindre à eux, ses amis acceptent, malgré de premières réticences. Anna en est persuadée d’avoir déjà vu Jacob quelque part. Mais où, et à quelle occasion ?
Alors que tout est planifié depuis quelques semaines, Jacob propose un changement de plan: excursionner sur les chemins solitaires et ardus de Sarek, l’un des parcs nationaux les plus somptueux de Suède. Mais également bien plus dangereux que le parcours initial.
Une décision qu’Anna et Henrik ne tardent pas à regretter amèrement. Mais plus moyen de faire demi-tour. Malgré des tensions et des frictions de plus en plus fréquentes, ils n’ont pas d’autre choix que de faire confiance à Jacob. Au péril de leur vie…
En conclusion:
Des décors à couper le souffle au cœur d’une nature sauvage et impitoyable où le moindre faux pas se paie cash. Sarek est l’histoire d’une randonnée qui vire au cauchemar, où chacun est poussé dans ses retranchements, jusqu’au drame qui va bouleverser leurs vies à jamais.
Sarek m’a rappelé le roman de Ragnar Jonasson, A Qui la faute, lu récemment: un groupe d’amis partis randonner en pleine nature. Bien que Sarek se déroule en Suède à la fin de l’été, et non en Islande en plein hiver, les situations dans un huis-clos à l’angoisse qui monte crescendo se ressemblent. Cela dit, j’ai trouvé le roman de Ragnar Jonasson plus abouti dans l’étude psychologique de ses personnages.
Drame que chacune des deux survivantes va raconter à sa façon. Mais laquelle des deux a raison? Impossible de trancher. Car l’auteur laisse le lecteur dans un flou artistique savamment élaboré grâce à une conclusion semi-ouverte. Malgré quelques longueurs parfois ennuyeuses, notamment lors des scènes décrivant le périple d’Anna, le style incisif et direct d’Ulf Kvensler sculpte une intrigue au suspense dense et angoissant. Un premier roman prometteur. A suivre.
Merci pour ton article éclairant. Si tu dis que ce roman est moins abouti que celui de Ragnar Jonasson que je n’ai que moyennement apprécié, je doute de pouvoir aimer celui-ci
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A vrai dire, Sarek ne m’a pas vraiment convaincue. Trop de longueurs, malgré un style énergique et un suspense bien construit. Et je n’apprécie que moyennement les fins en demi-teinte
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