Publié dans amitié féminine, angoisse, éditions Hugo Thriller, délinquance, fantômes du passé, harcèlement moral, manipulation psychologique, Passion thriller

Passion thriller: Nous Etions les Reines, Laurie Elizabeth Flynn

Se montrer trop gentilles était dangereux dans un monde où il fallait une bonne carapace pour se protéger…

L’auteur:

Ancien mannequin, Laurie Elizabeth Flynn, auteur de livres pour enfants, vit au Canada avec son mari et leurs trois enfants. Nous Etions les Reines est sa première incursion dans le thriller.

Le roman:

Nous Etions les Reines, The Girls Are All So Nice Here dans la version originale parue en 2021, a été publié par les éditions Hugo thriller en 2021. Le style de l’auteur est plaisant, vif et direct: « Il était important que Flora ne rappelle pas Kevin à l’ordre, car il flancherait peut-être devant sa colère et répéterait les ragots que je lui avais servis. Tout reposait sur l’absence de communication entre eux. Chaque fois que la culpabilité me rattrapait, je me rappelais que c’était par amour que je faisais tout ça. » (Page 208).

Construction: les chapitres Hier (il y a quatorze ans) et Aujourd’hui se relaient dans une sarabande toujours plus effrénée.

L’intrigue:

Ambrosia reçoit une invitation pour le moins déroutante: « Il faut que tu viennes. Nous devons parler de ce que nous avons fait cette nuit-là. » Message péremptoire qui la ramène quatorze ans en arrière. Alors qu’elle essayait de prendre de l’assurance en se composant une personnalité différente de ce qu’elle est, dans le but d’être populaire, aimée, désirée.

Finalement, malgré ses réticences, Amb accepte de se rendre à la réception des retrouvailles des anciens élèves avec son mari. Peut-être y apprendra-t-elle pourquoi celle qui l’a « convoquée » a attendu tout ce temps pour le faire? Et pourquoi maintenant? Alors qu’elle a tenté à plusieurs reprises de communiquer avec elle? Décision qu’elle regrette une fois sur place.

Quatorze ans plus tôt. De fêtes en orgies, Ambrosia suit Sully partout, dans tous ses excès, sexe débridé, drogue, beuveries, juste dans l’espoir de se créer un personnage cool, donner l’image d’une fille délurée qui n’a peur de rien et ne recule devant rien. Indécise, peu sûre d’elle, la jeune fille fait sans cesse l’aller-retour entre Sully, l’incarnation du mal, et Flora, la petite oie blanche sermonneuse. Incapable de trouver sa propre place.

L’ambiance à cette fête de retrouvailles est plombée par la présence toujours aussi toxique de Sully. Et par la question qui taraude Ambrosia: la personne qui lui a envoyé ces messages est-elle présente?

Les personnages:

  • Ambrosia Wellington: travaille au département des relations publiques chez Brighton dame; bonne actrice; épouse d’Adrian.
  • Adrian Turner: barman, cadet de cinq ans d’Ambrosia; gentil, séduisant.
  • Flora Banning: colocataire d’Ambrosia à la fac où elle jouait le rôle de gourou dispensant conseils à tout-va; végane, ne fumait ni ne buvait; étudiait pour devenir psychologue pour enfants.
  • Ella Walden: étudiante amie d’Ambrosia, jeune fille quelconque qui ne cherche pas à être une autre personne; devenue avocate.
  • Heather: amie de fac d’Amb.
  • Hadley: amie de fac d’Amb; jeune femme décontractée, qui ne se prend pas la tête.
  • Billie: meilleure amie d’Amb depuis le collège; influenceuse, mariée, deux enfants.
  • Sloane Sullivan: surnommée Sully; New-Yorkaise, diplômée de Spence, sûre d’elle, provocatrice, désinvolte, manipulatrice.
  • Tom Felty: capitaine de police.

En conclusion:

Un premier roman dans lequel Laurie Elizabeth Flynn explore avec justesse et brio la rivalité implacable qui parfois rythme les relations complexes entre jeunes filles, la cruauté dont elles sont capables pour parvenir à leurs fins. Tout le mal que font les non-dits et les faux semblants. Un bon suspense généré par des allusions qui titillent notre curiosité: une fois qu’on a mis le doigt dans l’engrenage, plus moyen d’en sortir. Il faut aller jusqu’au bout.

Citations:

« C’est pourquoi je n’ai pas de compte Instagram. Parce que je ne veux pas attirer trop l’attention #nofilter, un pastiche de sourires faux. A Wesleyan, j’ai appris qu’on n’envie pas les filles les plus intelligentes ou les plus jolies. On envie celles qui sont intelligentes et jolies sans faire d’efforts. On a toujours pu lire mes tentatives d’avoir l’air naturelle pour ce qu’elles étaient: des tentatives/ » (Page 35)

« La plupart des filles n’étaient pas trop méchantes, du moins en apparence, mais je n’arrivais pas à me détendre tout à fait avec elles, à être moi-même. En vérité, je ne savais plus trop qui j’étais. J’avais peur de ce que j’allais raconter si je buvais trop, peur de laisser entendre mon accent du New-Jersey, peur de répandre des histoires idiotes à propos de Central. Je composais ma façade avec les traits combinés des autres filles, une mosaïque de personnalités. » (Page 79).

« Etre désirée ne menait à rien. Ne rien désirer en retour, voilà qui conférait un véritable pouvoir. Ne rien désirer, jamais, un point c’est tout. » (Pages 171-172)

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