Publié dans Angleterre, éditions Harper Collins, cadavre, crime, enquête criminelle, féminisme, Passion Cosy Mysteries

Passion cosy mysteries: Meurtre en Coulisse, Faith Martin.

Un cosy mystery bien ficelé, dans l’ambiance d’Oxford des années 60, ville figée dans ses traditions où la jeune Trudy tente de réaliser son rêve: devenir la première femme inspectrice de police…

L’auteur:

Faith Martin, de son véritable nom Jacquie Walton, est une romancière britannique auteur de nombreux romans policiers à succès, née à Oxford.
Elle a travaillé comme secrétaire au Somerville College de l’Université d’Oxford pendant six ans.

Son premier livre, une romance intitulée Stolen Fire a été publié en 1993 sous le pseudonyme de Maxine Barry.
En 2004, elle publie son premier thriller, « A Narrow Escape », utilisant pour la première fois le pseudonyme de Faith Martin. Amoureuse de la campagne anglaise, elle situe nombre de ses romans policiers dans le cadre bucolique de la région d’Oxford qu’elle connaît bien.
Jacquie Walton a écrit également sous le pseudonyme de Joyce Cato la série « Jenny Starling » (7 tomes, 2010-2019).

Le roman:

Meurtre en coulisse, A Fatal Flaw dans la version originale parue en 2019, a été publié par les éditions Harper Collins en 2020 dans la collection Harper Collins Noir. Style fluide et écriture soignée sans être pompeuse caractérisent la plume de l’auteur: « Le grand jour arriva enfin. Ce samedi soir, après un mois de répétitions, le concours allait avoir lieu. Le théâtre commençait à se remplir de spectateurs, et Dennis Quayle-Jones était gagné par l’excitation grandissante qui accompagnait toujours une salle comble. Il n’avait jamais été aussi affable et professionnel, et il frétillait d’impatience. » (Page 253).

Thème: harcèlement.

L’intrigue:

Oxford 1960. Abigaïl Trent est morte en buvant du jus d’orange empoisonné avec des baies d’if. Bien que l’enquête du coroner n’ait pas encore commencé, tout le monde pense qu’elle s’est suicidée. Mais Grace, amie d’enfance de Trudy, n’en croit pas un mot. Abby n’était-elle pas exaltée à l’idée de participer au concours annuel de beauté organisé par la marque Dunbar, fabricant de miel. Dans ce cas, comment croire que la jeune fille de dix-neuf ans ait voulu se donner la mort? « Elle était tout excitée par la perspective de la soirée du concours. Elle avait des étoiles plein les yeux! En plus, elle avait hâte de présenter son numéro… » (Pages 19-20).

Que penser des incidents survenus au théâtre où les filles répètent leur numéro de danse pour la soirée de gala, qui doit se dérouler trois semaines plus tard? Christine Dunbar, désireuse de garder son mari volage aussi loin que possible des jeunes candidates au concours, a pris en main son organisation, malgré ses réticences à se compromettre dans une festivité aussi plébéienne. Hors de question de laisser qui que ce soit menacer son mode de vie confortable, à l’abri de tout ennui qui pourrait en compromettre la mécanique bien huilée. Mais elle ne pouvait s’empêcher de craindre que son mari ne commette une bévue monumentale.

Au cours de l’enquête, le Dr Ryder décide d’un verdict non-concluant afin de permettre l’ouverture d’une enquête officielle. Avec Trudy à son service. Afin de répondre aux questions qui le taraudent: la mort d’Abby est-elle accidentelle? L’œuvre d’un assassin? Est-elle liée aux incidents survenus au théâtre. Et quelle information dissimule Grace? Joue-t-elle un rôle dans les incidents?

Cette nouvelle affaire s’avère bien plus complexe qu’il n’y parait. Le Dr ryder et la charmante Trudy auront fort à faire pour découvrir la vérité.

Les personnages:

  • Trudy Loveday:19 ans, agent de police stagiaire au commissariat de St Aldates; jeune fille intelligente, déterminée, ambitieuse, courageuse, un brin naïve; se déplace à vélo.
  • Dr Clement Ryder:chirurgien spécialisé en cardiologie à la retraite; veuf ; jouit d’une grande mémoire; atteint de la maladie de Parkinson; coroner (officier judiciaire indépendant chargé d’enquêter sur les circonstances de décès soudains, violents ou suspects; il a le pouvoir d’ouvrir une enquête, d’ordonner une autopsie et de convoquer un jury. Si les éléments ainsi réunis lui font soupçonner qu’il y a eu crime, il confie l’enquête à la police.)
  • Grace Farley: amie d’enfance de Trudy, travaille pour M. Dunbar.
  • Robert Dunbar: propriétaire des Confitures,  Miels et Marmelades Dunbar, organisateur du concours de beauté; volontaire, drôle et bienveillant dégageant une énergie intense; infidèle, très ambitieux, issu de la classe moyenne.
  • Vicky Munnings: amie de la victime.
  • Christine Dunbar: épouse de Robert, issue d’une famille aisée; conservatrice, imbue de ses origines aristocratiques, nature suspicieuse.
  • Patricia Merriweather:
  • Capitaine Harry Jennings: chef de Trudy; n’apprécie pas ses velléités à devenir inspectrice, et encore moins sa collaboration avec le Dr Ryder.
  • M. Quayle-Jones: ancien acteur, propriétaire du théâtre.

En conclusion:

Un bon cosy de facture classique mais efficace. On retrouve avec plaisir la jeune Trudy, de plus en plus décidée à devenir la première femme inspecteur, malgré la désapprobation de son chef et de ses collègues masculins. Heureusement encouragée par le coroner, le Dr Ryder qui fait de plus en plus souvent appel à elle pour enquêter à ses côtés, se fiant à son intelligence, à sa finesse d’analyse et à son courage. Grâce à lui, la jeune fille prend de l’assurance. Un bon combo qui vous fera passer un agréable moment de lecture.

Citations:

« En réalité, elle avait proposé ses services uniquement pour éviter que son mari ne s’intéresse de trop près à l’événement, parce que…eh bien, comme Christine avait dû le constater dès leurs premières années de mariage, Robert avait tendance à courir le jupon. Evidemment, c’était agaçant. Quand elle était plus jeune, elle en avait beaucoup souffert. Mais au fil des ans, et à force de se répéter que ce n’était pas si grave, elle avait réussi à ignorer le problème. Enfin presque. » (Page 35).

« N’importe quel policier avec quelques années d’expérience vous le dira. Ce n’est pas comme dans les films ou les polars où tout est bien ficelé à la fin. La vraie vie est bien plus chaotique. Si vous leur posiez la question, je suis sûr que tous vos collègues pourraient vous raconter des histoires sur les gens qu’ils savaient coupables de toutes sortes de crimes, mais sans pouvoir le prouver. Cela fait partie des désagréments avec lesquels vous allez devoir composer si vous vous voulez faire carrière dans la police. » (Pages 257-258)

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