Publié dans angoisse, éditions De Borée, endoctrinement, Passion thriller français

Passion thriller français: A Bout de Nerfs, James Barnaby.

Retrouvez Joseph Sleuth, l’agent du FBI bien peu conventionnel, dans une enquête menée tambour battant…

L’auteur: 

James Barnaby est le pseudonyme adopté par Edouard Brasey pour écrire une série de  thrillers dont  A bout de nerfs constitue le second opus. Grand amateur de cinéma américain, il s’est inspiré des univers oppressants d’Alfred Hitchcock et de Martin Scorsese pour planter ses décors.

Le roman:

téléchargement (1)A bout de nerfs a été publié par els éditions De Borée en 2019 dans la collection Marge Noire. L’auteur s’exprime dans un langage familier dans le style des romans noirs américains qu’il affectionne particulièrement: « Le salaire de base était bas, les traders étant payés essentiellement à la commission. S’ils se débrouillaient bien, ils pouvaient palper des sommes rondelettes à la fin du mois. S’ils n’y parvenaient pas, ils dégageaient vite fait et laissaient la place à d’autres postulants. Ca se bousculait même au portillon. » (Page 12). Les phrases s’enchaînent à un rythme qui va crescendo. Le lecteur se retrouve happé par les mots qui tourbillonnent devant ses yeux et l’entraînent dans l’histoire.

Fil rouge: l’histoire de Peter Pan, les fées, thème que l’auteur affectionne.

L’intrigue:

Angelica, fille au pair chez les Murphy, riche famille londonienne, se retrouve sans travail après que son employeur ait assassiné sa famille et se soit ensuite suicidé, acculé à la ruine et au déshonneur après avoir réalisé des opérations financières douteuses chez Trade Option.

Samuel, trader chez Trade Option, a conscience qu’il exerce une profession bien peu reluisante, mais c’est ça ou la rue. Sans se douter que la fondatrice de  l’entreprise, dans le collimateur du FBI depuis des mois, n’a plus que deux options: tout perdre ou collaborer avec le FBI, bien décidé à remonter à la source: « Nous savons parfaitement que si nous faisons fermer vos agence, d’autres ouvriront aussitôt. Surtout, sauf votre respect, que vous n’êtes qu’un pion, madame Benchimol. Ou un fusible, si vous préférez. Si vous sautez, on remplacera le fusible et les fraudes continueront comme si de rien n’était. Ce qui nous intéresse, c’est de connaître l’identité de ceux qui se trouvent derrière tout ça. » (Page 76).

Samuel, repéré par Zo à Tel-Aviv, accablé de remords, accepte d’aider le Lahav 433, service d’élite de la police israélienne, à identifier les milliers de victimes de Trade Option, ainsi que les procédures illégales mises en œuvre par Nastia Benchimol pour capter des millions. L’enjeu est de taille pour le FBI qui travaille sur ce dossier depuis de nombreux mois: si Benchimol ne se met pas à table, et si Samuel ne leur révèle rien de plus qu’ils ne sachent déjà, toute l’affaire sera un échec retentissant.

Angelica, qui se retrouve sans ressources, décide d’accepter l’étrange travail que son ami Jim a dénichée dans les offres d’emploi: un poste de nurse grassement rémunéré dans un château en Ecosse, à Aberfoyle. Le premier soir, alors que les MacGregor se sont absentés pour le week-end, Jim vient lui tenir compagnie…Et disparaît avec les deux enfants du couple. La jeune fille, aussitôt soupçonnée par la police, se pose des questions: pourquoi Jim aurait-il enlevé les deux enfants? Est-il victime ou ravisseur? Chercherait-il à la manipuler? Son seul recours: faire appel à son oncle Joseph Sleuth, agent du FBI. Bien qu’il soit engagé dans l’enquête sur Trade Option, Joseph se rend en Ecosse…

Les personnages:

  • Angelica Sleuth: fille au pair américaine pour se payer une année sabbatique en Europe, nièce de Joseph Sleuth, agent du FBI; jeune fille naïve, imprévisible, effrontée, d’une franchise frisant parfois l’impertinence.
  • Samuel: 30 ans, trader à trade Option, .
  • Jim: ami d’Angelica.
  • Nastia Benchimol: patronne de Trade Option; milliardaire.
  • Joseph Sleuth: agent du FBI, excellent policier même si ses méthodes sont parfois à la limite de la légalité; allure nonchalante, faussement candide, mémoire prodigieuse; chargé d’enquêter sur les réseaux de blanchiment d’argent sur Internet
  • Zoharit Chimrit: inspectrice du Lahav 433; entrée dans la police par conviction; éprise de justice et d’ordre; supervise les investigations sur les fraudes financières et informatiques en liaison avec le FBI.
  • Laird MacGregor Grégory: affable, prolixe, excentrique.
  • Lady Margaret MacGregor: son épouse.
  • Craig MacDuff: inspecteur en chef du Police Service  of Scotland pour le secteur de Stirling dont dépend Aberfoyle.
  • Lyle Crook: président de Crook Communication Channel.

Les lieux:

L’essentiel de l’intrigue se déroule en Ecosse, près du village d’Aberfoyle, dans le manoir des MacGregor: »Le manoir des MacGregor se situait en pleine forêt, à cinq kilomètres du village. Depuis la route, un chemin privatif joliment arboré et protégé par de hautes grilles conduisait jusqu’à la demeure. Tout au fond, on distinguait un imposant bâtiment de style victorien, composé d’une demeure principale surmontée d’un étage avec bow-windows ouvrant sur un parc tapissé d’une pelouse d’un vert éclatant… » (Page 127). =>Manoir idéalement situé, loin de toute habitation, entouré d’une profonde forêt:  Manoir : tous les éléments sont réunis pour mettre en scène une intrigue empreinte de mystère et de fantômes, digne des films d’épouvante de série B…Mais ça fonctionne!!

En conclusion:

Dans ce second opus consacré à Joseph Sleuth, nous retrouvons l’agent spécial sur deux fronts: son enquête sur les réseaux de blanchiment d’argent sur Internet et la mystérieuse affaire de kidnapping impliquant sa nièce. Une intrigue complexe bien menée, à la mise en scène soignée, confère à ce roman son principal atout.

Le +: confrontation de deux univers totalement opposés: le monde rationnel de Trade Option dont le credo est de faire de l’argent à n’importe quel prix (sans faire de mauvais jeu de mot); l’univers fantasque de la famille des MacGregor qui vit comme en dehors du temps, dans lequel l’argent n’est qu’un moyen de maintenir un niveau de vie en accord avec la position sociale du laird.

A bout de nerfs, dont l’expression signifie que l’on se trouve dans un état d’énervement avancé, comme dans le film réalisé par le scénariste allemand Rolf Thiele en 1959, est un très bon thriller qui mettra vos nerfs à vif, assurément…

Citations:

« Vous voyez très bien, au contraire, madame Benchimol. Trop bien, même. Vous connaissez parfaitement ceux qui tirent les ficelles et manipulent tout le monde dans l’ombre, à commencer par vous. Vous avez peur d’eux. La peur a une odeur bien à elle, que les chiens savent flairer. Sans être un chien, je peux la sentir d’ici. Malgré le parfum capiteux dont vous vous êtes aspergée vous puez la peur, madame Benchimol. » (Page 77).

« Zoharit s’appliqua à scruter de façon plus détaillée les réactions des employés. Parmi les formations qu’elle avait reçues au Lahav 433, elle avait suivi un séminaire consacré au décryptage du langage non verbal. Les statistiques démontraient que la communication orale ne correspondait qu’à sept pour cent à peine des échanges entre els êtres. Tout le reste passait par les gestes, les attitudes, les expressions du visage. On pouvait mentir avec les mots, mais le corps, lui, ne mentait pas et révélait bien davantage que ce qui était annoncé. » (Pages 82-83).

« A ce jeu-là, nous n’arrivons pas à la cheville de la CIA ou de la NSA. Mais oui, on n’a jamais autant surveillé qu’aujourd’hui. Non pas parce que la menace est plus forte, mais parce que la technologie le permet. Internet et les réseaux sociaux ont révolutionné le travail du renseignement. On peut pratiquement tout savoir sur n’importe qui et à n’importe quel moment. » (Pages 231-232).

Laisser un commentaire