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Passion polar: La maison biscornue, Agatha Christie.

La Maison Biscornue, l’un des romans préférés d’Agatha Christie. Et je partage son avis…A (re)découvrir…

L’auteur:

Agatha Mary Clarissa Miller, plus connue sous le patronyme d’Agatha Christie, née le 15 septembre 1890 à Torquay et morte le 12 janvier 1976 à Wallingford, est une romancière britannique, une des meilleurs représentantes du whodunit, genre auquel elle a insufflé des changements notables, modernisant le genre et le rendant ainsi extrêmement populaire. Elle est la créatrice de deux personnages de détectives privés universellement connus, Hercule Poirot et Miss Marple, auxquels elle consacre une grande partie de sa production littéraire.

Agatha Christie est de loin la romancière britannique la plus lue toutes générations confondues, et la plus traduite dans le monde, après la Bible. Elle a publié 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre.

Le roman:

La maison biscornue, Crooked House dans la version originale parue en 1949, a été publié en France pour la première fois en 1951. Le titre fait référence à une comptine anglaise bien connue intitulée There Was a Crooked Man, thème récurrent dans son oeuvre. Agatha Christie le considérait comme un de ses romans préférés.

L’intrigue:

L’intrigue se déroule dans Londres et ses environs, à l’automne 1947. Les trois générations de la famille Leonides, des Anglais d’origine grecque, vivent ensemble dans une grande demeure biscornue, sous le patriarcat d’Aristide. Millionnaire âgé arrivé de Smyrne des années auparavant, il vit désormais retiré avec sa seconde femme Brenda, d’une cinquantaine d’années sa cadette.

Le narrateur, Charles Hayward, jeune homme occupant durant la Seconde Guerre mondiale  un poste important au Caire où il fait la connaissance de Sophia, une jeune Anglaise charmante employée au Bureau des Affaires Étrangères. Ils tombent amoureux rapidement mais repoussent le moment de leurs fiançailles à la fin de la guerre.

1947. Charles, à son retour au pays, est accueilli par une mauvaise nouvelle : un avis de décès a été publié dans le Times, annonce la mort du grand-père de Sophia, Aristide Leonides, âgé de 85 ans. Lorsque l’autopsie révèle que le vieil homme a été empoisonné à l’aide d’une forte dose de son médicament oculaire mélangée à sa piqure d’insuline quotidienne, les soupçons reposent sur Brenda, la seconde épouse d’Aristide, et sur le précepteur du frère et de la sœur de Sophia, Eustace et Josephine, Lawrence Brown, un objecteur de conscience.

La rumeur selon laquelle Brenda et Lawrence seraient amants au nez et à la barbe d’Aristide, constituerait le mobile idéal pour les autres membres de la famille qui souhaitent ardemment que le ou les coupables soient des étrangers. Ils espèrent ainsi échapper au scandale. Bouleversée, Sophia déclare à son fiancé qu’elle ne consentira à l’épouser que lorsque cette sombre affaire sera résolue.

Raison pour laquelle le jeune homme accepte de prêter main-forte à son père, commissaire à Scotland Yard, l’enquête de routine se retrouvant dans une impasse. Il devient l’hôte de la mystérieuse demeure, espérant ainsi obtenir de ses occupants des indices, à un moment où ils baisseraient la garde.

Les personnages:

La famille:

  • Sophia Leonides: fille de Magda et Philip Leonides, petite-fille d’Aristide
  • Brenda Leonides: veuve d’Aristide, âgée de 35 ans.
  • Philip Leonides: fils d’Aristide Leonides, mari de Magda et frère de Roger
  • Magda West: femme de Philip une actrice de théâtre flamboyante, femme superficielle.
  • Roger Leonides: fils d’Aristide Leonides, mari de Clemence et frère de Philip.
  • Clemence Leonides: épouse de Roger, une scientifique qui travaille au Lambert Institute sur la désintégration atomique.
  • Edith de Haviland: la vieille tante célibataire de Sophia, sœur de la première femme d’Aristide Leonides, Marcia de Haviland.
  • Josephine Leonides: la fille de Magda et Philip, âgée de 12 ans; enfant un peu bizarre, espiègle.
  • Eustache Leonides: le fils de Magda et Philip; frère de Sophia et Josephine.
  • Janet Rowe: nourrice des enfants Leonides. auxquels elle est très attachée.
  • Laurence Brown: précepteur de Josephine et d’Eustache, amant de Brenda; objecteur de conscience.

Les enquêteurs:

  • Charles Hayward: fiancé de Sophia Leonides, narrateur.
  •  Taverner: inspecteur en chef à Scotland Yard
  • Sir Arthur Hayward: commissaire adjoint de Scotland Yard, père de Charles Hayward.

En conclusion:

La Maison Biscornue, un whodunit comme on les aime, particulièrement abouti, où tous les membres de la famille de la victime avaient un mobile, des occasions de perpétrer le crime, et pas d’alibi. De plus, tout le monde savait que le collyre du vieil homme contenait une substance létale. Un huis-clos étouffant dans lequel tout le monde soupçonne tout le monde. Jusqu’à la résolution de l’enquête qui, je dois l’avouer, m’a désarçonnée. Car je ne m’y attendais pas du tout.

Citations:

« Si nous venons jamais à bout de cette affaire-là, m’avait déclaré mon père, ce sera de l’intérieur. Il faut que nous sachions tout des gens qui habitent cette maison et, les renseignements que nous voulons, si quelqu’un peut les obtenir, c’est toi!…Or, prends-en bonne note, ce crime est de ceux qui pourraient fort bien rester impunis. » (Page 24).

« Pas d’explications, c’est une excellente devise, surtout dans une maison comme celle-ci, où les gens ont suffisamment de soucis personnels pour ne pas avoir envie d’interroger les autres. On ne vous demandera rien aussi longtemps que vous aurez l’air d’avoir le droit d’être ici…et c’est toujours une erreur que de parler quand ce n’est pas indispensable! » (Page 47).

« La haine, celle à laquelle tu fais allusion, n’est en réalité qu’une antipathie particulièrement accusée. Les meurtriers tuent plus souvent les gens qu’ils aiment que ceux qu’ils détestent, et cela parce que ce sont surtout ceux que nous aimons qui peuvent nous rendre la vie insupportable. » (Page 92)

« Penser qu’il y a dans cette maison quelqu’un, quelqu’un que je vois tous les jours, à qui je parle, qui me sourit peut-être, et qui est le plus froid, le plus calculateur, le plus dangereux des meurtriers… » (Page 100)

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